Entretiens de l'Avenir

Cette proposition vise à créer une synergie entre médecine de ville et médecine d'urgence. En France, plusieurs expérimentations ont montré l'efficacité de ce dispositif pour désengorger les services d'urgences.

Les médecins généralistes pourraient intervenir en renfort lors des pics d'affluence, notamment pour la prise en charge des patients relevant de soins non programmés. Cette collaboration permettrait d'optimiser les compétences de chacun tout en réduisant les temps d'attente aux urgences.

L'ouverture permanente des services d'urgences constitue un enjeu majeur de santé publique. En 2023, la France compte 719 points d'accueil des urgences, mais tous ne fonctionnent pas en continu.

Cette proposition nécessiterait une réorganisation des équipes médicales et paramédicales, ainsi qu'un renforcement des effectifs d'urgentistes sur notre territoire. Aussi, elle engendrerait une organisation verticale par l'ARS afin de mobiliser les médecins au bon endroit, au bon moment. L'objectif est de garantir un accès aux soins d'urgence à tout moment, répondant ainsi aux besoins de notre population et des territoires environnants.

Une meilleure coordination entre les structures permettrait d'améliorer les parcours de soins, de réduire les inégalités territoriales et d'optimiser l'utilisation des ressources médicales disponibles.

Cette stratégie préventive consiste à sensibiliser les étudiants en médecine dès le début de leur cursus aux enjeux des territoires sous-dotés. L'objectif est de créer un lien précoce avec notre territoire pour favoriser leur installation future.

Selon les représentants des étudiants en médecine, 83% du territoire français serait sous-doté en médecins généralistes. Il est donc crucial d'agir en amont pour attirer les futurs praticiens vers notre région.

Des initiatives comme les stages précoces, les bourses d'études ou la création de campus-santé locaux pourraient faciliter cette captation.

La Région Sud, le Département des Alpes-de-Haute-Provence et la Ville de Manosque sont déjà engagés dans cette voie avec la mise en place de bourses d'études, des aides financières et des logements en colocation.

Le recrutement de praticiens étrangers représente une solution immédiate pour pallier la pénurie médicale. En 2024, plus de 3.800 médecins avec un diplôme étranger ont été admis à exercer en France.

Cette démarche nécessite le respect d'une réglementation stricte, notamment l'inscription obligatoire au tableau de l'Ordre des médecins. Les établissements de santé publics ont développé une expertise dans l'accueil et l'intégration de ces professionnels. Il est aujourd'hui indispensable que la Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence facilite l'obtention des visas ou des titres de séjour dans des délais accélérés.

L'attractivité territoriale va bien au-delà des incitations financières. Pour attirer des professionnels de santé, il faut proposer un cadre de vie séduisant qui prenne en compte :

• La qualité des équipements et des infrastructures médicales
• Les possibilités d'exercice en groupe (maisons de santé pluridisciplinaires)
• L'offre éducative pour les enfants des praticiens
• Les services publics et les activités culturelles et sportives
• Les transports et la connectivité numérique

Pour attirer des professionnels de santé sur un territoire, les incitations financières ne suffisent pas. Les collectivités doivent développer une approche globale de l'attractivité.

Cette mesure incitative viserait à encourager les médecins à augmenter leur temps de travail en défiscalisant les heures supplémentaires au-delà d'un seuil déterminé.

L'objectif est double : inciter les praticiens à consacrer plus de temps aux consultations tout en les récompensant financièrement pour cet effort supplémentaire. Cette approche pourrait contribuer à améliorer l'offre de soins sans nécessiter le recrutement immédiat de nouveaux médecins.

L'élargissement du système de permanence des soins à tous les jours de la semaine, de 19h à minuit, permettrait d'assurer une continuité effective dans l'accès aux soins de premiers recours, réduisant ainsi l'affluence vers les services d'urgences pour des consultations qui peuvent être prises en charge en médecine de ville. Cette mesure devra évidemment s'accompagner d'une augmentation du nombre de médecins volontaires (afin d'alléger le nombre de permanences par médecin) ainsi que d'une compensation financière appropriée par l'ARS.

La télémédecine représente une solution moderne pour compenser la pénurie de médecins sur certains territoires. Cette approche permet de maintenir un lien thérapeutique même en l'absence de praticien physiquement présent.

Le développement de plateformes de téléconsultation, d'outils de diagnostic à distance et de systèmes de surveillance connectée pourrait considérablement améliorer l'accès aux soins spécialisés pour nos concitoyens, tout en optimisant le temps médical disponible.

Sur la Ville de Manosque, des formations sont déjà proposées par l'IFAS (Institut de Formation Aide-Soignant) ou bien par l'IFAP (Institut de Formation des Auxiliaires de Puériculture).

Avec le projet d'extension de l'Hôpital et sous l'impulsion du Maire de Manosque, un ensemble de formations paramédicales doit voir le jour :

L'IFAS et l'IFAP viendraient compléter de nouvelles antennes de formation que sont l'IFA (Institut de Formation pour Ambulancier) et l'IFSI avancé (Institution de Formation en soins infirmiers).